Voyage en Irlande

Ce voyage en Irlande est le 4ième voyage à vélo pour ma part, et le premier pour Guillaume.

 
Après une première expérience solo entre les Alpes et les Pyrénées, une autre au nord de la Norvège toujours en solo, et une virée en Islande avec la team Aevon l'année dernière, c'est donc une nouvelle fois dans un pays du Nord de l'Europe que je me retrouve pour passer l'été 2011.

Ce voyage a été assez bien préparé d'un point de vue matériel, nous tenions à être confortable et d'avoir tout le nécessaire pour affronter les conditions climatiques humides d'Irlande.

Nous avons eu la chance de tester les nouvelles remorques UNO100 d'Aevon, dédiées à la route, un grand grand merci à Benoît Goeuriot (le papa des remorques :o).

Côté itinéraire, par contre, nous avions décidé de nous laisser porter au jour le jour, et de voir en fonction de la forme, de notre envie, des conditions météorologiques, nos étapes. On voulait des vacances sans se mettre la pression sur des distances kilométriques obligatoires, qui font souvent passer à côté de pas mal de trésors ...

Les célèbres murs en pierre irlandais (parc du Burren)
Plutôt que de faire un reportage jour par jour de nos étapes avec les détails croustillants associés, j'ai préféré faire plutôt un rapport technique du voyage, en donnant le plus possible de tuyaux et conseils à toutes les personnes souhaitant se rendre en Irlande pour y faire un voyage à vélo.
C'est la quatrième fois que je pars à vélo, et je sais qu'au début je me posais des tas de questions très pratiques, questions auxquelles je ne trouvais pas souvent réponse dans les blogs de voyage à vélo (souvent accès, mais ce n'est pas une critique, sur les aspects journaux de bords).

Petit arrêt sur une route perdu dans le parc national du Burren

Dans cette page, vous trouverez les rubriques suivantes :
- matériel
- itinéraire
- transports en Irlande
- hébergements
- l'ambiance et l'accueil des Irlandais
- la musique
- le récit de notre voyage (quand même il en fallait un petit ...)
- et pour finir les photos (ça vous oblige à aller à la fin :o)

Bonne lecture, et j'espère que cette page vous aidera à préparer votre voyage en Irlande !

Matériel :

Cliquez ici pour la liste !

Côté poids,  je ne peux pas vous dire combien de kilos nous avions, mais ce que je sais c'est que nous ne manquions de rien, et que nous avions autant de confort qu'à la maison (on avait même pris une guitare ...). C'est  l'avantage de ces remorques, on peut les charger sans compter, le volume est là !.

Pour vous donner une idée du chargement ... 


Itinéraire :

L'itinéraire de ce voyage a été préparé au jour le jour, d'une part, nous n'avions pas eu beaucoup de temps de préparer le voyage sur cet aspect là, et d'autre part, l'Irlande est un peu pays peu engagé (en comparaison avec l'Islande par exemple, où l'itinéraire avait été beaucoup étudié à l'avance) et facile (on peut trouver des ravitaillement, et des hébergements partout).

Ne pas faire d'itinéraire, cela a son charme, et cela a aussi ses inconvénients, surtout quand on est deux à prendre les décisions, ça occupe les soirées et les petits déjeuners !

Au final, je pense qu'en Irlande, c'est assez idéal comme démarche, car on est jamais sûr de la météo, du vent, etc, il est à mon sens plus prudent d'avoir une idée générale (ce que nous avions), et puis ensuite de voir jour par jour, en fonction de l'envie, la forme et la météo.

Pour des personnes comme nous qui ne disposions pas de beaucoup de jours de congés, le fait de pouvoir prendre des bus (voir le passage sur les transports en Irlande) est très intéressant, on peut profiter sans se soucier d'être à l'heure au jour J pour le retour par exemple, ou encore avancer plus vite à travers une zone de trop mauvais temps, ou ne présentant que peu d'intérêt. 

Pour partir dans cette optique, il ne faut pas oublier de prendre votre guide du routard, indispensable tout simplement !!!!!




Côté carte, j'ai eu quelques difficultées à trouver une carte d'Irlande en France, j'ai finalement trouvé cette carte :




Je pense que cela suffit largement, même s'il n'y a pas les lignes de niveaux. A propos du dénivelé en Irlande, si vous pensez que l'Irlande est une île plate, et bien vous avez tout faut ! L'irlande est très vallonnée (particulièrement sur notre tronçon dans le sud ouest), et comme on dit : il y a de "bons coups de cul", et ce très régulièrement. Sur la côté Sud Ouest, je pense que sur une journée de 80km, on doit vite arriver à 600m de déniv. Du côté du Connemarra par contre, c'est quand même beaucoup plus plat, les faux plats montants et descendants se succèdent.

Au niveau de l'orientation sur place, et bien il faut savoir que s'il on reste sur les routes principales, il n'y a pas de problèmes, par contre, dès qu'on roule sur les routes secondaires, et bien il n'y a tout simplement aucun panneaux de direction !! Cela parait incroyable, mais c'est pourtant vrai. Nous pensions que c'était du à nos cartes pas assez précises, mais en demandant aux locaux, ils nous ont dit qu'il n'y avait aucun panneaux, et que c'était comme cela, il fallait être du coin ! Pour l'annecdote, dans le parc nationnal du Burren, nous avons fait une bonne trentaine de kilomètre sans voir un seul panneau !
Nous avons demandés aux locaux plusieurs fois notre direction pour se repérer, cela permet de faire des sympathiques rencontres (notamment avec les fermiers, toujours très content de pouvoir discuter avec nous).

Notre voyage a duré sur place 18 jours et s'est déroulé en trois parties :
J1 à J8 : Le Sud Ouest
J10 à J13 : Tentative dans le Connemara et Galway
J14 à J17 : Le Parc National du Burren - Cliffs à Mohair et retour à Rosslare

Nous avons fait environ 650 km au total, en faisant des étapes allant de 30km à 80km.

Voilà une carte de notre itinéraire (à poursuivre car un bug dont je ne comprends pas encore l'origine m'empêche d'enregistrer mes nouvelles modifications) :


Afficher Irlande2011 sur une carte plus grande



Transports en Irlande :

- Bateau

Nous avons privilégié le bateau plutôt que l'avion pour rejoindre l'Irlande. Deux jours entiers de voyage contre quelques heures en avion, cela peut paraître très déséquilibré, mais le bateau (si la destination le permet bien sûr) est quand même un moyen très agréable de voyager, de prendre le temps, de faire une transition forte entre le travail et les vacances, et la manière la plus naturelle pour atteindre une île.
L'autre avantage non négligeable quand on voyage à vélo est le transport de ces derniers. Nullement besoin de les démonter, on peut laisser vélo et remorque attachés en soute. Il n'y a donc aucun risque de casse (ce qui peut arriver fréquemment en prenant l'avion).
Concernant le coût, malheureusement et aussi surprenant que cela soit, c'est souvent l'option avion qui est la moins chère.
Etant deux, nous avons pris la voiture jusqu'à Cherbourg, où nous l'avons laissé (il y a des parkings gratuits et sécurisés juste à côté de la zone d'embarquement) pour embarquer sur le ferry (Celtik Link, une compagnie low cost qui assure la traversée pour 120 euros aller retour).
L'avantage à vélo, c'est que l'on embarque en premier en doublant toutes les voitures ! Une fois en soute, on dépose les vélos sur le côté du bateau, le personnel se charge de les attacher avec des sangles. Nous avons laissé la quasi-totalité de notre matériel dans les remorques, en prenant seulement dans un petit sac le nécessaire pour le bateau.
Il n'y a à priori aucun risque de vol puisque l'accès aux soutes est condamné pendant toute la traversée.

- Bus

En Irlande, nous avons pris à 4 reprises le bus pour assurer des liaisons entre les différentes parties de l'île que nous avons visités. Un conseil pour acheter les billets, il peut être intéressant de procéder en ligne sur le site buseireann pour avoir une réduction de 10%.
Nous ne savions pas comment cela allait se passer, prendre le bus est toujours assez angoissant à vélo : va-t il y avoir suffisamment de place en soute ? les vélos ne vont ils pas être abîmés ? le chauffeur ne va t'il pas trop râler ?
Il faut savoir que même munit d'un billet, il est possible de ne pas pouvoir monter dans le bus si il n'y a pas la place nécessaire pour les vélos (cela m'est arrivé une fois en France, et en Islande c'était souvent très très limite).
En Irlande, en pleine période touristique (mois d'Août), nous n'avons eu absolument aucun problème ! Nous étions même étonné de pouvoir prendre aussi facilement le bus (changement inclus). Le réseau de bus est très bien développé en Irlande, les bus ne sont pas bondés, et il y a très peu de cyclo-touristes, il y a donc la place.
Au début, nous démontions par précaution les bras des remorques, et puis à la fin, nous les laissions.
Côté prix, là aussi cela a été une bonne surprise, nous avons du payer 26 euros par personne (vélo inclus) pour le tronçon Rosslare - Cork, la même chose pour Ballin - Galway, et Shannon-Rosslare. Le supplément vélo nous a été systématiquement appliqué, un ou deux suppléments suivant l'humeur du chauffeur (10 euros pour un vélo), nous n'avons eu aucun supplément pour les remorques.

La plupart des gens n'ont pas deux mois de vacances pour visiter un pays à vélo, prendre le bus est une solution simple pour faire des liaisons entre deux zones. Cela permet de passer à travers une période de très mauvais temps, ou de rejoindre par exemple le point de retour à temps (cela évite le stress d'être à l'heure au jour J pour rentrer), ou encore de pouvoir avancer un tronçon ne présentant que peu d'intérêt.
Avec la bande Aevon en Islande, pour des raisons de mauvaises conditions et de retard sur notre programme, nous avions été obligé de prendre deux fois le bus. Ces tronçons nous ont permis de voir des paysages et d'atteindre des zones que nous n'aurions jamais pu voir, et nous étions au final très content (malgré les réticences du fait de ne pas TOUT faire à vélo).


L'hébergement (bivouac, camping, B&B) :

Le bivouac sauvage :

Naïvement, je pensais qu'il serait facile de faire des bivouacs sauvages comme en Norvège, en Islande ou même en France, et que nous adopterions le rythme que j'apprécie particulièrement, à savoir : 2 nuits en camping sauvage, une nuit en camping.
Dans les régions que nous avons parcouru, cela s'est avéré beaucoup plus compliqué que ce que nous avions imaginé à cause des raisons suivantes :
- il n'y a pas beaucoup d'espaces sauvages à proprement parlé (je parle surtout en comparaison avec la Norvège ou l'Islande), on a toujours vue sur une maison ou une ferme, et la plupart des espaces sont des prés utilisés pour l'élevage fermés par une barrière.
- aussi surprenant que ce soit, il n'y a pas de chemins (d'habitude, je trouve facilement un bivouac en prenant un chemin au hasard, qui a souvent le bon goût de mener dans un coin calme et isolé).
- les routes sont bordées de haies et de murs, très difficilement franchissable
- la météo souvent capricieuse rend le bivouac sauvage peu appréciable (il est plus agréable quand il pleut d'être en ville ou de pouvoir manger à l'abri dans la cuisine du camping)

Après, il est tout à fait possible de bivouaquer près d'une ferme en demandant au fermier la permission, nous avons croisé pas mal de voyageurs qui avaient eu l'occasion de tester à plusieurs reprises, et qui avaient été très bien accueillis par les fermiers.


Premier bivouac sauvage (Carraoe)

Dans les toilettes du Connermarra le matin après la tempête !




Nous avons fait deux bivouacs sauvages, le premier sur une très belle plage, où nous sommes pris une tempête ... Et le deuxième à Carran, petit village dans le parc du Burren, où le gérant du pub nous avais autorisé à dormir dans le champ au dessus; champ occupé par des midges (petits moucherons croqueurs) et par des chevaux ... La nuit, n'a pas été très agréable, surtout pour Guillaume, qui avait peur que les chevaux s'approchent de la tente (voire qu'ils se prennent les pattes dans les sangles de la tente !).
Autant dire que nous n'avons pas eu trop de chance, finalement, nous avons plutôt choisi par facilité l'option camping et quelques nuits en B&B (bed and breakfast).

Ce que j'avance est surtout vrai pour les coins que nous avons visités, je sais qu'il y a des espaces beaucoup plus sauvages en Irlande, où il doit être plus facile de s'isoler. Et puis côté météo, d'après les Irlandais, l'été a été particulièrement mauvais cette année, on peut imaginer qu'avec une météo plus clémente, nous aurions été plus motivé par bivouaquer.


Les campings : 

Nous avions au départ prévu de faire plus de bivouac sauvages que de campings, et pour les raisons évoquées plus haut, nous avons finalement fait presque intégralement du camping. Nous avions un peu peur de ne pas trouver assez de camping sur notre route et de devoir faire des étapes à rallonge pour pouvoir trouver où dormir. En fait, il y a quand même pas mal de campings, je pense qu'en moyenne, il est possible de trouver un camping tous les 50 km, c'est donc tout à fait raisonnable. 

Les campings sont très économiques en comparaison avec les B&B, comptez environ entre 9 et 12 euros par personne. La plupart du temps, les douches étaient en plus (comptez 1 euros pour 5 minutes d'eau chaude).
Côté équipement, la plupart des campings où nous sommes allés sont assez simple, ce ne sont pas des campings inondés de campings car !

Nous vous recommandons deux campings qui nous ont particulièrement plu sur la côte Sud Ouest : le camping de Glandore, et le camping de Krisloane (sur la péninsule de Sheeps Head). Le premier très simple et très propre vous permet d'apprécier le petit village de Glandore (un des endroits que nous avons le plus apprécié) . Le deuxième est tout simplement le camping de rêve pour des cyclo, c'est un tout petit camping chez l'habitant (le terrain est dans le jardin de la maison avec vue sur les moutons et la mer), le moins cher où nous sommes allés, les douches sont gratuites, c'est très propre, il y a une cuisine équipée, un dortoir de 8 places si l'on souhaite dormir en dur, et l'ambiance des pubs et des commerces du village est vraiment extraordinaires, on est vraiment loin de l'usine à touristes ! Ce camping nous a tellement plu, que nous y sommes restés deux jours.

Du côté des Cliff of Mohair, nous vous recommandons particulièrement le camping de Doolin, petit terrain bordé de murs en pierre pouvant accueillir une vingtaine de tentes, ce camping est attelé à l'auberge de jeunesse, et bénéficie de toutes les commodités de l'auberge pour seulement 9 euros par personnes (douche, cuisine, internet). De plus du camping, on peut très rapidement rejoindre les pubs du village, extrêmement réputés pour leur musique.

Les B&B

Premier constat, les B&B sont excessivement chers par rapport à leur prestation, il est extrêmement difficile de trouver un B&B pour moins de 70 euros, et ce, même dans des zones  
relativement peu touristiques.
Leur principal intérêt est qu'on en trouve partout, c'est vraiment impressionnant de voir le long des routes le nombre de maisons avec la pancarte "B&B room en suite".
Nous sommes allés dans deux B&B, le premier à Bantry (car nous ne trouvions pas de camping), et le deuxième à Galway, où nous sommes restés trois nuits pour faire un break et profiter de cette ville.
Côté décoration, c'est souvent le musée du kitch, et côté confort, cela reste correct, c'est quand même beaucoup moins bien qu'un hôtel ou une chambre d'hôte en France. 
Les petits déjeuners sont bien sûr très sympathiques, et l'on a toujours le choix entre déjeuner continental et le célèbre irish breakfast.

Notre petit déjeuner à Bantry.

L'ambiance et l'accueil des Irlandais :

Il est surprenant de constater dès les premiers instants sur cette île à quel point les gens se parlent. Cela peut paraître idiot, mais l’appréhension, la surprise dans un premier temps laissent rapidement place au constat que certaines nations ont peut être un peu perdu de ce savoir-vivre en société, qui s’appuie entre autre sur la parole. 
Il suffit d’imaginer un étranger s’adressant à vous dans la rue sans raison, aucune à part échanger, vous aider à trouver votre chemin, ou vous parler de la rue ou la construction devant laquelle vous vous trouvez. Pas si courant en France. C’est un lieu commun en Irlande. 
Les gens sont proches, c’est un fait, pour quelles raisons exactement, on pourrait supposer que cela vient de conditions sociales difficiles, ou encore d’une histoire ayant rapproché les habitants de ce pays dans la douleur, mais on pourrait aussi  dire que c’est tout simplement parce que la vie est plus agréable comme cela.
Dans tous les cas, l’individualisme ne semble pas y avoir sa place.

Pour illustrer ce trait de caractère des Irlandais, nous allons vous livrer une petite anecdote (parmi tant d'autres que nous pourrions raconter) qui nous a beaucoup touché.
Quand nous sommes arrivés à Rosslare, nous devions prendre un bus juste à côté de l'embarcadère. Au moment de prendre nos tickets dans le bus, nous nous sommes rendus compte que la carte bancaire n'était pas acceptée et qu'il nous fallait du liquide. Or nous n'en n'avions pas suffisamment et il n'y avait pas de distributeur à proximité. Et là, de manière spontanée, un des chauffeurs nous a demandé de le suivre (nous ne savions pas où ???) et nous a mené jusqu'à son bus,  qu'il a démarré en nous disant qu'il nous conduirait jusqu'au distributeur du village (à 2km environ !). Une dizaine de minutes plus tard, le bus dans lequel nos vélos étaient en soute, est repassée nous chercher à proximité du distributeur. Cette histoire est vraiment incroyable,  jamais en France, une telle chose pourrait arriver !!!

La musique 

La musique est ancrée au plus profond de la culture irlandaise. 

Autant chez les jeunes, avec la musique rock, pop même jazz et blues que chez les adultes avec la musique traditionnelle et folk notamment. 
Elle véhicule de manière claire et forte voir même revendique des valeurs de solidarité et d’entraide, et permet à une histoire collective de traverser les années sans prendre une ride. Elle est une pierre angulaire de l’identité culturelle de ce pays. 
Elle rassemble toutes les générations sans clivage, et ce entre autres dans ces lieux de vie présents dans chaque ville : Les Public House (pubs).
Il suffit d’assister à un des nombreux concerts gratuits qui sont donnés quasiment tous les soirs pour s’en apercevoir. 
Fédératrice et omniprésente, véritable ciment liant étroitement toutes les générations, il est frappant de la voir s’exprimer aussi fortement et partout là-bas. 
Un client lambda prenant un tour de chant dans un pub, des concerts de rue d’un niveau professionnel, des prestations de clubs incroyables et en toute simplicité.

Si vous allez en Irlande, ne passez surtout pas à côté des concerts dans les pubs, je pense que nous avons du voir une bonne dizaine de concerts dans des styles très différents, et tous gratuits sauf un. Et ce n'est pas la peine de prévoir à l'avance, il suffit de rentrer dans n'importe quelle petite ville ou petit village, d'ouvrir la porte d'un pub en début de soirée, et d'ouvrir les oreilles !


Le récit : 

Partie 1 : Mideltown - Bantry (Côte Sud Ouest)

Pour commencer notre périple, nous avons pris un bus en direction de Cork, 2ième ville d'Irlande, où il nous paraissait judicieux de commencer notre voyage sur deux roues.
Nous avons décidé de nous arrêter un peu avant pour ne pouvoir se poser dans un petit camping à Carrigothill. Nous avons du faire une dizaine de kilomètres sous la pluie histoire de se mettre dans l'ambiance pour rejoindre le camping (camping très simple, assez cher, et  sans trop d'intérêt).
Le lendemain, nous sommes allés à Cork, ville que je recommande particulièrement, il y a vraiment une atmosphère particulière, c'est une grande ville avec la chaleur d'un village, les gens sont particulièrement agréables et souriants. Après avoir savouré un bon snack dans un magnifique pub, nous avons repris nos vélos pour rejoindre la côte sud et le camping de Garrettstown House Holiday Park, charmant camping très bien équipé qui surplomble la mer.
La journée suivante, nous avons pris la route en direction de Clonakilty (route magnifique longeant la mer). Cette ville, certes un peu touristique est vraiment géniale, il y a des pubs magnifiques partout et des concerts tous les soirs, des concerts de très bonnes qualités dans tous les styles allant du traditionnel au pop folk. 
Ensuite, nous avons pris la route pour Glandore, le gros coup de coeur de notre voyage, ce petit village de pêcheur est tout simplement magique, allez y sans hésiter si vous avez l'occasion, vous comprendrez pourquoi. 
Vue du port de Glandore
Et surtout ne partez pas sans avoir mangé un fish&chips dans le principal restaurant du village (vous ne pourrez pas le louper); malheureusement nous n'avons pas mangé ce fameux fish&chips (dont nous apprendrons plus tard qu'il est connu comme étant l'un des meilleurs de l'Irlande) et nous le regretterons sûrement toute notre vie ...
La route nous a ensuite mené jusqu'à Bantry, assez grosse ville où nous nous sommes reposés dans un B&B bien kitch. Cette ville ne présente à mon sens que peu d'intérêt, à part le fait d'être le point de départ idéal pour se ravitailler avant d'aller sur Sheep's Head.
Sheep's head aura été notre plus belle découverte en Irlande, à vélo, je pense que c'est incontournable, petites routes magnifiques, très peu de touristes, très peu de voitures, et des paysages spectaculaires. Nous nous sommes arrêtés au camping de Kilcrohane, camping qui nous a tellement plu que nous y sommes restés deux nuits. Ne manquez pas le camion snack sur la petite place du village avec son couple d'Allemands venus s'installer définitivement dans ce petit paradis, ils vous préparerons avec amour des délicieux maquereaux fumés ... 

Hummm, trop bon !!

Ne loupez pas non plus la pointe de Sheep's Head où se trouve un phare, il faut marcher une petite heure de vélo et une petite heure pour la rejoindre depuis la route, mais cela vaut vraiment le coup !
Petite route menant à la pointe de Sheep's Head


Mouton profitant du paysage de la pointe de Sheep's Head


Le phare de Sheep's Head 

Partie 2 : Galway

Après avoir rapidement rejoint Bantry, nous avons pris à nouveau un bus pour aller à Galway, ville qui nous attirait particulièrement ... Nous avons dormi dans le petit camping de Bayview Caravan Park, je pense le seul camping calme pour planter sa tente loin des milliers de campings car. 
L'objectif ici était de faire un tour dans le Connemarra et de revenir se reposer quelques jours à Galway. Il en a été tout autrement, nous avons  fait une journée en direction du Connemarra et la météo a mal tourné, nous nous sommes retrouvés dans une tempête de vent et de pluie.
Après quelques hésitations, nous avons décidés de revenir au plus vite à Galway et de profiter de cette ville dans un B&B bien placé (Ard La B&B, nous vous recommandons chaudement, l'accueil est vraiment sympa et le service à la hauteur de nos attentes). Au départ, nous pensions rester une nuit, et puis nous sommes restés deux nuits, et finalement trois nuits !!!! Cela nous a fait le plus grand bien (d'autant plus que la météo peinait à revenir au beau), et nous avons pu profiter de cette ville extraordinaire sans nous presser et sans nos vélos, car tout peut se faire très facilement à pied.
Ambiance cosy dans un pub de Galway

Si vous aimez les pubs, la musique et les bons petits plats, vous ne serez pas déçus, je pense que nous nous rappellerons toute notre vie de cette ville vivante, dynamique, simple, artistique.  Tous les pubs sont vraiment extraordinaires, poussez les portes, posez vous un moment, et appréciez. On vous les recommande tous, mais si on devait en choisir deux, ce serait : The blue note et le Monoe's Tavern.
Côté restaurant, allez manger un bout au MacDonagh's, vous sortirez du restaurant en étant rassasié et sans avoir beaucoup dépensé ...

Partie 3 : Le Burren et les Cliffs of Moher

Après ces quelques jours de bon temps, nous avons repris nos vélos avec la motivation gonflée à bloc en direction du parc national du Burren et des célèbres Cliffs of Moher.
Ce parc est vraiment idéal pour faire du vélo, c'est très sauvage, les paysages ont beaucoup de caractère, les petites routes sont calmes (attention à ne pas se perdre !). Par contre, on y trouve peu de camping, et peu d'endroit pour se ravitailler. Nous avons passé deux journées très agréables avant de rejoindre les célèbres Cliff of Moher, le seul site touristique où nous sommes allés durant notre voyage. Nous avons été un peu déçu, mais il fallait s'y attendre, c'est toujours difficile quand on est à vélo de se retrouver sur des routes bondées, et dans un site touristique dénaturé par les bus, le monde, et les infrastructures de mauvais goûts. Mais nous étions quand même contents de les avoir vu ces falaises, elles sont vraiment impressionnantes.
Nous avons dormi dans la petite ville de Doolin un peu plus au Nord des falaises, la descente des falaises vers ce village était magique (la seule grande descente de notre voyage).
A Doolin, nous avons planté la tente dans une auberge de jeunesse vraiment très charmante, bien équipée, pas chère (Aille River Hostel). Dans ce petit village encore une fois, nous avons eu droit à un concert de musique irlandaise dans le pub à côté de l'auberge, superbe concert, où nous nous sommes encore un fois régalés les oreilles.
Et puis vint le retour, nous  avons repris la route en direction de Shannon en faisant une halte à Corofin, village vraiment étrange, où les gens semblent éteints, les pubs sont vraiment particuliers, remplis de gens ternes, tristes et alcoolisés, vraiment un endroit qui nous a marqué tellement il n'y avait rien à y faire.
Enfin, nous avons rejoins Shannon où nous avons pris un bus pour aller à Rosslare, notre point de départ.

Les Cliffs of Marine :o)




Et pour finir enfin, quelques photos : 

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